Le changement climatique : à la fois une opportunité et un défi
Nous pensons que le changement climatique affectera les pays pauvres de façon disproportionnée. L’initiative ND-GAIN de l’Université Notre-Dame classe les pays par niveau de vulnérabilité et de préparation au changement climatique. Parmi les 185 pays analysés, seul un pays africain (l’île Maurice) se classe dans le premier tiers des pays résilients face au changement climatique. En revanche, la majorité des pays africains, soit 41 en tout, font partie des plus vulnérables.
Les pays africains contribuent pour moins de 3 % aux émissions cumulées de CO2 et leurs émissions annuelles de CO2 par habitant sont faibles par rapport aux moyennes mondiales et à des pays comme les États-Unis. Cela est dû à une industrialisation limitée et de faibles revenus, même si les émissions pourraient augmenter avec la croissance économique.
Grâce à ses abondantes ressources solaires et éoliennes, l’Afrique a le potentiel nécessaire pour se développer tout en émettant peu de carbone. Investir dans les infrastructures des énergies renouvelables pourrait positionner l’Afrique en tant que leader dans le secteur de l’innovation technique et créer des opportunités commerciales.
Il est crucial d’encourager l’Afrique à adopter les technologies renouvelables pour atténuer le dérèglement climatique et promouvoir la croissance économique. Les investissements du secteur privé à l'étranger et les aides gouvernementales joueront un rôle clé dans cette transition vers le développement durable.
Quels sont les obstacles ?
Mis à part certains défis sur le front du changement climatique, l’un des défis principaux du continent africain est d’attirer les investissements. Nombre de pays africains se heurtent à des obstacles tels que les conflits, le manque de confiance ou l'insuffisance des cadres juridiques et des marchés financiers pour attirer les financements privés étrangers. Les récents coups d’État au Burkina Faso (deux en 2022), au Gabon (2023), Guinée (2021), Mali (2020 et 2021), Niger (2023) et Soudan (2021) illustrent ces difficultés.
L’implication de puissances mondiales telles que la Chine, la Russie, l’Europe et les États-Unis n'a pas toujours joué en faveur de l’Afrique. Le défi aujourd’hui est de transformer cet intérêt en résultat positif. C’est pourquoi les investisseurs étrangers doivent identifier le potentiel, la faisabilité et les risques associés aux investissements sur le territoire africain. La situation varie selon chaque pays, et l’objectif de ce document est de distiller l'information pour évaluer les sources de fonds potentielles (aides, financement multilatéral, ONG et investisseurs privés étrangers).
Top 10 des pays africains
Vous trouverez ci-dessous notre top 10 des pays africains à surveiller. Ces jugements sont subjectifs, mais reposent sur les réalités économiques, institutionnelles, politiques et d’investissement d’aujourd’hui.
La liste est restée quasiment intacte depuis 2021, même si l’Angola a remplacé la Côte d’Ivoire cette année.
L’Afrique du Sud et le Botswana restent les plus haut classés, avec la Tanzanie passant à la 3ème place.
Certains pays ne figurent pas dans ce classement à cause de leur taille et de leur ressources naturelles, même s'ils possèdent les marchés financiers, sont ouverts aux investissements et ont le potentiel nécessaire. L’île Maurice en est un parfait exemple : une petite île avec une industrie touristique hors du commun, un haut niveau d’alphabétisation, d’utilisation de technologies et de compétitivité.
La Namibie, le Sénégal et la Tunisie ne sont pas inclus à cause de leur taille et de leurs limites en termes de ressources. Les 54 pays ont quelque chose à offrir aux investisseurs, mais le potentiel peut prendre du temps à se révéler au vu des réalités actuelles. Les situations peuvent changer rapidement et affecter le classement annuel.