C’est peut-être un biais de confirmation, mais…
… l’inversion de la courbe des taux a toujours été le moment de prolonger l’échéance et la duration d’un portefeuille obligataire plutôt que laisser des liquidités. Cela peut sembler paradoxal pour les investisseurs. Pourquoi prêter de l’argent au gouvernement américain pendant 10 ans à 5,0 % (par exemple) alors qu’on peut obtenir 5,4 % d’un fonds du marché monétaire ou d’un certificat de dépôt?3 Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, n’est-ce pas?
Historiquement, la réponse a été le risque de réinvestissement. Ce dernier se définit comme la probabilité qu’un investisseur ne puisse pas réinvestir ses flux de trésorerie, comme les versements des intérêts, à un taux égal au rendement courant. Ce ne sera peut-être pas le cas ce mois-ci, mais cela pourrait survenir, par exemple, si un ralentissement économique faisait en sorte que la Fed abaisse ses taux d’intérêt.
Pensez à deux événements passés pendant lesquels la courbe des taux a été inversée, en l’occurrence mai 2000 et juin 2006. Dans ces deux exemples, investir dans des bons du Trésor américain de moyen à long termes et « immobiliser » le taux a été plus rentable que de profiter des taux élevés à court terme et de devoir réinvestir à un taux plus bas alors que les taux à court terme avaient inévitablement baissé.4 Bref, si un rendement de 5 % pendant 30 jours vous satisfait, vous seriez probablement plus heureux en « immobilisant » votre placement à un rendement de près de 5 % pendant 10 ans.
Vu que vous avez posé la question (Partie 1)
Q : Quand est-ce qu’une bonne nouvelle pour l’économie américaine cesse d’être une mauvaise nouvelle pour le marché boursier?
R : De bonnes statistiques économiques américaines ou des données supérieures à la tendance (comme ce fut le cas récemment) ne seront pas mauvaises pour les marchés lorsque l’inflation aux États-Unis s’approchera de 2,5 %. Étant donné que l’inflation dépasse les 3 %5, la croissance supérieure à la tendance a fait grimper les taux des bons du Trésor à 10 ans et incité la Fed à resserrer ses conditions financières.
La bonne nouvelle est que l'inflation semble vouloir diminuer. L’indicateur d’inflation sous-jacente de la Banque de réserve fédérale de New York (qui mesure les fluctuations soutenues de l’inflation à partir d’un large éventail de données sur les prix, l’activité réelle et les finances) a reculé à 2,87 % en septembre.6 Historiquement, il a généralement entraîné l’indice général des prix à la consommation à la baisse.
Autrement dit, quand les bonnes nouvelles se multiplient, ça peut devenir une bonne nouvelle pour les marchés.
Vu que vous avez posé la question (Partie 2)
Q : Historiquement, comment le marché boursier américain s’est-il comporté un an après la fin d’un cycle de resserrement de la Fed?
R : Je suis content de voir que les investisseurs ont hâte au prochain cycle de politique monétaire.
- On compte neuf cycles de resserrement depuis le milieu des années 70.7
- L’indice S&P 500 a affiché des rendements positifs au cours de sept des neuf années qui ont suivi la fin d’un resserrement. Les deux résultats négatifs sont survenus après les baisses de taux d’avril 1981 (-7,4 %) et d’avril 2000 (-13,0 %).8
- Le rendement moyen sur un an s'établit à 13,2 %. La médiane s’élève à 14,7 %.9
Quelqu’un a dit
« Compte tenu de l’incertitude, des risques et de ce qui reste à faire, le Committee est prudent. Nous déciderons s’il faut resserrer davantage notre politique monétaire et pendant combien de temps la politique demeurera restrictive en fonction de la totalité des plus récentes statistiques, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre bénéfices-risques. » – Jerome Powell, président du conseil de la Fed
Cela n’a rien d’étonnant. Je crois que le Federal Open Market Committee ne sait pas trop quoi faire. D’une manière ou d’une autre, lorsque le resserrement sera terminé, le président du conseil de la Fed ne l’annoncera pas en grandes pompes. Il n’y aurait pas d’incitatifs à assouplir les conditions de crédit. Pour autant que je sache, le marché estime encore que le taux des fonds fédéraux a culminé et sera à 4,75 % à pareille date l’an prochain.10
Automatiser mon travail?
Chaque mois, je pose une question à ChatGPT, robot conversationnel qui a recours à l’intelligence artificielle (IA), et j’évalue sa réponse.
Q : Comment les investisseurs peuvent-ils se protéger pendant les périodes de conflits mondiaux et de guerres?
R : (Réponse retravaillée pour l’écourter) Voici quelques avenues que les investisseurs peuvent envisager :
- Placements alternatifs : Songez aux actifs alternatifs comme les produits de base, qui ont peut-être une plus faible corrélation aux marchés financiers traditionnels.
- Réserve d’argent liquide : Conserver une portion de votre portefeuille dans des liquidités lui confère liquidité et souplesse. Cela vous permet de profiter des occasions qui peuvent survenir pendant les périodes d’incertitude des marchés.
- Perspective à long terme : Bien qu’il soit important d’être vigilant, les décisions impulsives fondées sur des événements qui ont une portée à court terme peuvent donner des résultats sous-optimaux. Il est crucial de respecter une stratégie de placement à long terme mûrement réfléchie.
Bien joué, ChatGPT. Je suis particulièrement d’accord avec le dernier point.
Sur la route
Ce mois-ci, mes voyages m’ont amené dans la magnifique ville d'Annapolis au Maryland. Ce n’est jamais une mauvaise journée quand on déambule dans des rues pavées, en croisant des marins qui font leur jogging et en admirant la vue sur l’eau et l’architecture du 18e siècle. Les faits saillants de ma journée ont été de siroter une bière dans un bar qu’avaient fréquenté Benjamin Franklin et George Washington. Le souper a eu lieu à un bistro qui embauche du personnel qui fait face à des obstacles d’emploi, ce qui leur permet de prendre de l’expérience et de gagner leur vie. Cette expérience m’a apporté une bouffée d’oxygène bien nécessaire au cours d’un mois des plus troublants.
En terminant, je tiens à dire que je ne suis pas prêt pour l’hiver.