Paul Jackson(00:10) :
Bonjour, je suis Paul Jackson. Je suis responsable mondial de la recherche en allocations d'actifs chez Invesco. Après les éclairages de Kristina sur les perspectives mondiales, je souhaite vous parler des thématiques qui vont impacter l’Europe en 2023. Selon nous, l'économie européenne est plus exposée au risque de récession que l'économie américaine, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, l'Europe souffre davantage des sanctions imposées à la Russie et à la Biélorussie, ainsi que du fléchissement de l'activité économique en Ukraine. Concrètement, en 2020, les exportations vers ces trois pays représentaient 0,8 % du PIB de l'Union européenne, contre seulement 0,03 % pour les États-Unis.
(01:05) :
Deuxièmement, 22,5 % de l'énergie primaire de l'Europe provenait de la Russie en 2020, ce qui rend la région vulnérable à une interruption soudaine de l'approvisionnement et nécessite de s’affranchir de cette source d'importation. D'autre part, les États-Unis sont désormais autosuffisants sur le plan énergétique. Troisièmement, l’augmentation des prix du gaz a été plus marquée en Europe, entraînant une inflation plus élevée et des pressions plus fortes sur les revenus réels. La dépréciation de l'euro et de la livre sterling par rapport au dollar a été le seul contrepoids à toute ces tendances inflationnistes, ce qui devrait contribuer à la performance des exportations nettes de l'Europe. Malgré l’inflation plus élevée en Europe, la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre sont à la traîne de la Fed en matière de resserrement de la politique. Cependant, les prix du marché laissent à penser que les deux banques centrales vont resserrer leurs taux de manière plus agressive que la Fed au cours des 12 prochains mois, ce qui pourrait aggraver la récession en Europe.
(02:18) :
S’agissant des performances des actifs financiers, nous pensons que le risque accru de récession en Europe favorisera davantage les actifs défensifs européens que ceux des États-Unis. Nous pensons également que les actifs plus risqués pourraient prendre plus de temps pour surperformer à nouveau en Europe. Un scénario marqué par une inflation mondiale plus tenace que dans le scénario central prolongerait la période de performance négative pour la plupart des actifs, alors que les banques centrales devraient continuer à relever leur taux et à faire augmenter les rendements obligataires, tout en aggravant et en prolongeant la récession en Europe. De telles tendances conforteraient notre préférence pour les actifs défensifs en Europe. D'autre part, nous pensons qu'un scénario marqué par une baisse de l’inflation plus rapide que prévu dans le scénario central serait particulièrement favorable aux actifs risqués européens, car il réduirait la pression sur les revenus réels tout en permettant à la Banque d'Angleterre et à la Banque centrale européenne de mettre fin au durcissement de leur politique monétaire plus tôt et à un niveau de taux plus faible que prévu. Pour plus d'informations, veuillez consulter l’intégralité de nos perspectives sur le site Internet d'Invesco.