Notre dernier billet de blogue portait sur le don d’actifs à un conjoint. Dans ce billet, nous abordons les incidences fiscales du don d’actifs à des enfants adultes.
Partie 2 : Incidences fiscales – Dons à des enfants adultes
Le transfert de propriété d’un bien à un enfant adulte, en totalité ou en partie, constitue généralement une disposition imposable. Le transfert est habituellement effectué à la juste valeur marchande (JVM), ce qui se traduit par un gain ou une perte en capital pour le parent.
Par exemple, lorsqu’un parent ajoute un enfant adulte à titre de cotitulaire à 50 % dans son propre compte de placement, il est généralement réputé avoir disposé de la moitié du compte au moment du transfert et avoir réalisé la moitié des gains ou pertes en capital accumulés dans le compte.
Après le transfert, l’enfant peut partager l’impôt à payer sur le revenu généré par les actifs du compte avec le parent. Contrairement aux conjoints, les règles d’attribution du revenu ne s’appliquent pas entre les parents et les enfants adultes. Un enfant est considéré comme un « adulte » aux fins de l’impôt sur le revenu (plus précisément aux fins des règles d’attribution du revenu des mineurs) au début de l’année au cours de laquelle il atteint 18 ans.
Une exception à la règle générale a lieu lorsque le parent conserve la propriété véritable de l’ensemble du compte et n’ajoute l’enfant qu’à titre de détenteur du titre (aussi appelé « propriétaire légal »). Étant donné que l’imposition découle de la propriété véritable, l’ajout de l’enfant à titre de propriétaire légal seulement n’entraînera aucune disposition imposable. Le parent continue de payer de l’impôt sur tout le revenu généré dans le compte de son vivant.
Une disposition réputée imposable de la totalité du compte est déclenchée au décès du parent, et les gains ou pertes en capital qui en résultent sont déclarés dans la déclaration de revenus finale du parent. L’enfant survivant inscrit à titre de cotitulaire du compte recevra généralement la totalité du compte (en supposant que le compte soit en tenance conjointe, ce qui n’est pas possible au Québec) à un prix de base rajusté (PBR) équivalent à la JVM au décès du parent.
Le droit de l’enfant au compte est conditionnel à toute réclamation en vertu de la présomption en common law du principe de la fiducie résultoire, qui sera examinée plus en détail dans notre prochain billet de blogue, ainsi que d’autres concepts comme la propriété légale et véritable.
Pour l’instant, concentrons-nous sur les conséquences fiscales en examinant l’exemple suivant.
Exemple
Joseph a 88 ans. Il a un fils, Donald, qui a 50 ans. Joseph a 150 000 $ dans son compte de placement non enregistré Invesco, avec un PBR de 100 000 $. Il espère faire don de ce compte à Donald, de son vivant ou à son décès, selon qu’il a encore besoin d’argent dans le compte.
Si Joseph transfère la totalité du compte à Donald « entre vifs » (de son vivant), le don déclenchera une disposition imposable pour Joseph dès le transfert. Un gain en capital de 50 000 $ sera réalisé (calculé comme 150 000 $ – 100 000 $), dont la moitié (25 000 $) sera imposée au nom de Joseph l’année du transfert.
Donald reçoit le compte à un PBR de 150 000 $, ce qui correspond à la JVM au moment du transfert. Donald est responsable de tous les impôts futurs sur le revenu ou les gains en capital liés à ce compte de placement.