Comme le montre le graphique 2, le taux de change effectif réel d'un panier de devises émergentes se situe à ses plus bas niveaux depuis le début des années 2000. En règle générale, nous n’observons de tels niveaux de sous-valorisation qu'à la suite de crises, moment auquel les devises émergentes n’ont pas souvent la faveur des marchés.
En outre, le taux de change effectif réel en dollar américain se situe à des niveaux élevés qui n'ont pas été constatés depuis deux décennies. Les niveaux actuels n'ont même pas été atteints pendant la crise financière mondiale.
D’après nous, il est un peu tôt pour identifier les devises qui devraient surperformer à l'avenir car nous avons besoin d'une plus grande visibilité sur les prix du pétrole.
Marchés du crédit
Étant donné que les actifs libellés en dollar américain dominent l’univers du crédit, la plupart des opportunités devraient probablement se concentrer sur les marchés américains du crédit.
À l’échelle mondiale, nous estimons que les opportunités seront plus manifestes en Europe où la BCE continue d'acheter de la dette bancaire périphérique et Investment Grade.
Nous restons prudents à l’égard du crédit émergent car il fera probablement face à des difficultés supplémentaires liées à la dépréciation des devises émergentes, à l'accroissement des passifs et au choc des prix des matières premières.
À mesure de la diminution de ces chocs au fil du temps, ces marchés devraient offrir une valeur élevée. Le catalyseur qui libèrera cette valeur dépendra probablement des autres opportunités qui se concrétiseront.
Perspectives
À la fin des turbulences actuelles sur les marchés, de nombreux actifs risqués pourraient présenter des valorisations très peu onéreuses, la plupart à des plus bas jamais observés depuis dix ans ou plusieurs décennies.
Toutefois, il sera essentiel de déterminer la série d’actifs à acheter dans la construction de portefeuille, en particulier compte tenu du potentiel de performances excédentaires supérieures sur le long terme.
La récente correction des marchés financiers mondiaux a deux causes principales : une réévaluation à moyen terme de la croissance et du risque et les pressions sur le financement à court terme.
Nous nous attendons à ce que la baisse des taux d'intérêt et des marchés des changes attribuable aux pressions sur le financement s'inversera en premier et génèrera des gains supplémentaires importants à mesure que les taux d'intérêt tombent à de nouveaux points bas au sein des pays émergents.
Nous ciblons nos efforts sur la manière de tirer profit de la normalisation des prévisions d'inflation et des niveaux de crédit Investment Grade. Nous tablons sur une dissipation des craintes concernant la croissance et le risque sur une période comprise entre 18 et 24 mois, ce qui entraînera un repli du dollar américain.
Nous pensons que le crédit non Investment Grade des marchés émergents et éventuellement celui des marchés développés tarderont à se redresser.
Dans la mesure où nous pensions que les actifs émergents offraient des opportunités intéressantes avant la pandémie, nous estimons que les récentes mesures prises par la Réserve fédérale américaine ont supprimé certains obstacles à plus long terme au bénéfice de ces actifs et nous restons optimistes à l’égard de la classe d'actifs dans un horizon à 2 ans.