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Actions européennes : Se préparer à une nouvelle normalité en matière de taux d'intérêt et d’investissement ‘value’

Femme payant avec la technologie NFC sur son téléphone portable, au restaurant, dans un café, dans un bar, dans un magasin de vêtements
Points importants à retenir
Nous assistons à une normalisation des taux d'intérêt.
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Certes, les taux d’intérêt sont en train de baisser, mais il est peu probable qu’ils retombent aux niveaux extrêmement bas auxquels ils se situaient durant les années 2010. Ce basculement pourrait créer un environnement plus équilibré entre les valeurs de croissance et les titres ‘value’, qui pourrait conduire le marché à se concentrer de nouveau sur les fondamentaux des entreprises cotées en bourse.

Les dépenses de consommation joueront un rôle majeur :
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La baisse des taux d'intérêt, conjuguée à la hausse récente et marquée des salaires réels en Europe, et au niveau élevé de l’épargne des ménages, sont autant de facteurs qui pourraient soutenir la demande des consommateurs. Cela devrait bénéficier en premier lieu aux titres ‘value’.

Les tendances structurelles soutiennent l’investissement :
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la décarbonation, l’informatisation, le « near-shoring » et les dépenses en matière de défense conduisent les entreprises à lever des capitaux. Fortes de leurs bilans solides, les banques devraient accorder les fonds nécessaires pour financer ces investissements.

A l’heure où nous entrons dans un nouvel environnement économique, les investisseurs surveillent, à juste titre, l’évolution des taux d'intérêt et les répercussions potentielles qu’elle aura sur l’investissement dans des titres sous-valorisés en bourse (‘value’). Après avoir atteint des sommets récemment, les taux sont en train de baisser, mais il est peu probable qu’ils retombent aux niveaux extrêmement bas auxquels ils se situaient durant la majeure partie des années 2010 Durant cette période, les taux d’intérêt extrêmement bas, voire négatifs, ont créé un environnement très favorable aux valeurs de croissance. En effet, les faibles taux d’actualisation se sont traduits par des valorisations élevées des flux de trésorerie actualisés pour les entreprises tournées vers la croissance. Pour les titres ‘value’, c’est-à-dire des entreprises qui s’échangent sur la base de multiples de valorisation plus faibles et qui disposent d’une trésorerie immédiate plus importante, les taux d’intérêt ultra faibles sont moins favorables, en termes relatifs. Ces entreprises ont donc sous-performé les valeurs de croissance en bourse, durant la majeure partie des années 2010. 

Désormais, le contexte est en train d’évoluer. Nous sommes au début d’un changement de régime qui se traduit par des politiques budgétaires et monétaires plus équilibrées. Dans ce contexte, les niveaux actuels d’inflation devraient perdurer, et les taux d’intérêt devraient se replier à des niveaux plus « normaux ». Ces taux continueront à soutenir l’activité économique, mais n’avantageront plus de façon disproportionnée les valeurs de croissance. Par conséquent, en l’absence d’un facteur dominant en bourse, les investisseurs devront impérativement trier le grain de l’ivraie dans l'univers des actions, en fonction des fondamentaux. 

Gestion de portefeuille : place aux fondamentaux

Plusieurs facteurs expliquent ce changement. Le premier est la tension attendue et persistante des marchés de l’emploi, qui devrait contribuer à contenir l’inflation à un niveau modéré et à instaurer un niveau plancher plus élevé pour les taux d’intérêt. Par ailleurs, plusieurs tendances structurelles comme la délocalisation de proximité (near-shoring) dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie, la décarbonation, l’informatisation et l’augmentation des dépenses de défense alimentent les pressions inflationnistes. En effet, ces secteurs doivent réaliser d'importantes dépenses d’investissement. 

Fortes de leurs bilans solides, les banques devraient accorder les fonds nécessaires pour financer ces investissements et, par conséquent, ces tendances sous-jacentes. Détenant près de 90 % de la dette des ménages et 60 % de la dette des entreprises, elles sont en mesure de financer cette croissance. Contrairement à ce que l’on pouvait observer après la crise financière mondiale de 2008, les banques affichent actuellement des bilans plus sains et sont en meilleure santé. Elles ont donc un rôle de premier plan à jouer dans ce nouveau cycle d’investissement. 

Ce ‘nouveau’ monde n’est pas sans rappeler l’environnement qui prévalait avant la crise financière mondiale de 2008, où un cadre économique plus équilibré avait créé des opportunités dans de nombreux secteurs. Pour les gérants comme nous, qui sélectionnent les titres qu’ils détiennent en portefeuille en fonction de leurs fondamentaux, cela offre un plus large éventail d’opportunités. Les performances ne reposeront plus sur des taux d’intérêt artificiellement bas et sur une croissance spéculative. Nous pouvons désormais chercher des entreprises dotées de fondamentaux solides, bien placées pour bénéficier de ces tendances économiques majeures.

Figure 1 : Retour vers le futur... Une ‘normalisation’ de la politique monétaire

Source : ASR, Thomson Datastream, 2023. Pour la période 1991-1998. Le solde budgétaire structurel allemand et le taux d’actualisation de la Bundesbank ont servi d’indicateurs de référence pour l’Europe. À partir de 1999, ce sont le solde budgétaire structurel de la zone euro et le taux de dépôt de la BCE qui ont servi d’indicateurs de référence. Le taux directeur fictif de la BCE est obtenu à partir de la méthode Wu-Xia, qui incorpore le taux directeur de la BCE et une estimation des mesures exceptionnelles de la BCE, telles que l’assouplissement quantitatif, au taux d’actualisation.

Du rôle du consommateur dans le nouveau cycle

Les consommateurs joueront également un rôle majeur dans ce nouveau cycle économique. La consommation représentant environ 50 % du produit intérieur brut de l’Union européenne, la baisse des taux d’intérêt est une bonne nouvelle pour les ménages. L’épargne des ménages reste plus élevée qu’avant la pandémie, ce qui offre aux ménages une plus grande flexibilité financière, et la possibilité d’accroître leurs dépenses à mesure que la confiance augmente. Parallèlement, la croissance des salaires réels se poursuit, ce qui concourt à renforcer le pouvoir d’achat et à soutenir la demande des ménages. En cas d’augmentation de la demande, les entreprises gagneront plus d’argent, ce qui devrait doper leur confiance et les pousser à investir encore plus. Cela crée un cycle vertueux qui bénéficie tant aux consommateurs qu’à l’économie dans son ensemble. 

Les entreprises sous-valorisées en bourse sont particulièrement bien placées pour bénéficier d’une augmentation de la demande des consommateurs. Ces entreprises opèrent souvent dans des secteurs tels que la distribution, l’industrie et la finance, où l’augmentation des dépenses peut avoir un impact plus direct et immédiat sur les chiffres d’affaires et les bénéfices. Les valeurs de croissance surfent quant à elles sur des tendances de long terme, mais ne bénéficieront pas autant à court terme de l’augmentation des dépenses de consommation, car leur valeur dépend davantage des bénéfices qu’elles réaliseront dans un avenir plus lointain. 

  • Risques d’investissement

    La valeur des investissements et des revenus éventuels fluctuera (cela peut être en partie dû aux fluctuations des taux de change) et les investisseurs pourraient ne pas récupérer la totalité du montant investi.

    Informations importantes

    Il s’agit de matériel de marketing et non de conseils financiers. Il ne s’agit pas d’une recommandation d’achat ou de vente d’une classe d’actifs, d’un titre ou d’une stratégie en particulier. Les exigences réglementaires qui exigent l'impartialité des recommandations en matière d'investissement/de stratégie d'investissement ne sont donc pas applicables, pas plus qu'aucune interdiction de négocier avant publication. Les points de vue et opinions sont basés sur les conditions actuelles du marché et sont susceptibles de changer. 

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