Marchés et économie

Au-dessus de la mêlée : Des signes positifs pour l’économie et les marchés américains

Une femme à vélo regarde le coucher de soleil

Points importants à retenir

Économie américaine

1

Seuls 9,5 % des responsables des prêts de premier rang font état d’un resserrement des normes de prêt, ce qui est nettement inférieur aux 50 % à 60 % habituellement observés lors des récessions.

Marchés américains

2

Plus de la moitié des sociétés de la Bourse de New York se négocient au-dessus de leur moyenne mobile sur 200 jours, tout juste au-dessus de la norme à long terme.

Rapports sur l’emploi

3

Ils ne cherchent pas tant à être extrêmement précis qu’à saisir l’orientation globale de l’économie et du marché de l’emploi.

Pourquoi me demande-t-on sans arrêt si je pense que 100 personnes non armées pourraient vaincre un gorille adulte dans un combat à mort? J’ai tellement de questions avant de pouvoir répondre. Premièrement : est-ce que je peux choisir les 99 autres êtres humains? Deuxièmement : y a-t-il des règles, ou s’agit-il d’un scénario sans restrictions de la Fédération mondiale de catch? Troisièmement : pourquoi aurais-je envie de provoquer un animal habituellement calme et doux?

Je ne sais pas où en est le consensus sur les réseaux sociaux, mais personnellement, je préfère ne pas tester un animal qui peut soulever plus de 1 800 livres et mordre avec une force de 1 300 PSI. Certes, les gorilles utilisent rarement leur force pour agresser, mais je préférerais ne pas changer cela.

Ce serait comme demander si un gorille économique de 30 000 milliards de dollars américains1 peut résister à des décideurs armés de droits de douane, d’une politique monétaire trop à la traîne, de projets de loi budgétaire prônant le retour en arrière, et de chiffres de l’emploi « truqués », pour n’en nommer que quelques-uns. Personnellement, j’aurais préféré que nous laissions tranquille la docile économie américaine du début de 2025. La croissance a été résiliente2. L’inflation a été stable3. Laissez les géants endormis se reposer, comme on dit.

À la place, le concours a commencé. Le débat est viral.

Et encore une fois, je me place du côté du gorille.

C’est peut-être un biais de confirmation, mais…

… ceux qui font habituellement office de « canari dans la mine » pour l’économie américaine ne sont pas en train de battre des ailes, de respirer en sifflant ou de tomber de leur perchoir (toutes mes excuses pour les métaphores animales filées). À y regarder de plus près, les normes de prêt et les écarts de taux ne donnent pas de raison de s’alarmer. Seuls 9,5 % des responsables des prêts de premier rang font état d’un resserrement des normes, ce qui est nettement inférieur aux 50 % à 60 % habituellement observés en période de récession4. Par ailleurs, les écarts de taux des obligations à rendement élevé se négocient à environ 200 points de base en deçà de leur moyenne à long terme5, ce qui donne à penser que les investisseurs ont suffisamment confiance en l’économie pour continuer à prêter de l’argent à des entreprises de qualité inférieure.

Bref, les canaris continuent de chanter.

Puisque vous m’avez posé la question... (partie 1)

Q. : N’est-ce pas un mauvais signe pour l’économie et les marchés financiers que seules quelques sociétés dominent les rendements?

R. : Ça, c’était en 2024! L’an dernier, les « Sept magnifiques » ont bondi de 67,34 %, tandis que les 493 autres sociétés de l’indice S&P 500 n’ont progressé que de 13,59 %6. Très clairement, le rebond a été très restreint.

Cette année, la situation est différente. Les 493 autres sociétés ont surpassé les Sept magnifiques pendant la majeure partie de l’année et sont restées au coude-à-coude jusqu’au 31 juillet7. Par ailleurs, plus de la moitié des sociétés cotées à la Bourse de New York se négocient au-dessus de leur moyenne mobile sur 200 jours, légèrement au-dessus de la norme à long terme8.

Ce n’est pas la progression la plus généralisée que l’on ait jamais vue, mais on est loin du marché ultra-concentré à son sommet observé l’an dernier.

Q. : Qu’en est-il des actions à petite capitalisation? Pourquoi n’ont-elles pas progressé avec le marché?

R. : C’est exact, elles sont globalement restées sur la touche. À la mi-août, l’indice S&P Small Cap 600 n’avait généré que 0,04 % de rendement depuis le début de l’année9. Peut-être que les titres à petite capitalisation inscriront des rendements supérieurs si un catalyseur intervient, comme un assouplissement de la politique monétaire ou une accélération de la croissance économique. Jusqu’ici, ni l’un ni l’autre ne s’est concrétisé en 2025, mais cela pourrait arriver bientôt.

Puisque vous m’avez posé la question... (partie 2)

Q. : Quels sont les points que vous surveillez qui pourraient modifier vos perspectives optimistes?

R. : À chaque cycle, je suis obnubilé par un indicateur différent. En 2008, c’était l’écart des prêts interbancaires. En 2020, c’étaient les mesures de la mobilité sociale, suivies des baromètres du retour au travail, comme le nombre d’employés qui « glissent » leur badge pour entrer dans les immeubles de bureaux. Cette fois-ci, c’est le taux d’inflation neutre des titres du Trésor américain à 3 ans, qui reflète les attentes du marché obligataire à l’égard de l’inflation des trois prochaines années. Depuis le début de mai 2025, il s’est élevé en moyenne à 2,50 %10. Pour moi, c’est le signe que les prix sont stables, et que la Réserve fédérale américaine (Fed) dispose d’une marge de manœuvre pour baisser son taux directeur. Si le taux neutre devait nettement dépasser cette moyenne, je serais plus inquiet pour le cycle.

Il l’a dit…

« Jusqu’à ce que [le problème] soit corrigé, le BLS (Bureau of Labor Statistics) devrait suspendre la publication des rapports mensuels sur l’emploi, mais continuer de publier les données trimestrielles, certes moins à jour, mais plus exactes ».

– E.-J. Antoni, nommé par Trump à la tête du BLS.

Pas certain que ça passe... Le BLS est légalement tenu de publier des statistiques sur l’emploi au moins une fois par mois, une exigence inscrite à l’article 2 du Code américain nº 29, qui prévoit que :

« Le Bureau of Labor Statistics recueille, rassemble, déclare et publie au moins une fois par mois des statistiques complètes sur le volume et les variations de l’emploi indiqués par le nombre de personnes employées, le montant total des salaires versés et le nombre total d’heures de travail… ».

Pour ma part, je surveillerai le rapport national sur l’emploi d’ADP d’encore plus près que je ne le faisais auparavant. Certes, le rapport du BLS donne une vision plus large de l’emploi, car il comprend les embauches par le gouvernement, alors que celui d’ADP se concentre uniquement sur le secteur privé. Pour autant, la corrélation mobile sur six mois entre les deux est remarquablement élevée11. En réalité, ces indicateurs ne cherchent pas tant à être extrêmement précis qu’à saisir l’orientation globale de l’économie et du marché de l’emploi. Le plus important, c’est de choisir un indicateur qui vous parle et de vous y tenir. Les choses se compliquent lorsque les investisseurs passent d’un ensemble de données à l’autre à la recherche d’une confirmation de leurs biais préexistants.

En territoire connu

Le dollar américain a reculé de 9,5 % cette année par rapport à un panier des devises de ses principaux partenaires commerciaux12. La monnaie est restée dans une fourchette relativement étroite pendant la majeure partie de l’été, mais elle devrait continuer de ralentir en raison de sa valorisation élevée13 et de la probabilité que l’écart de croissance et de taux d’intérêt entre les États-Unis et le reste du monde se resserre.

Parmi les catégories d’actif les plus performantes en période de baisse du dollar américain, mentionnons — sans surprise — les actions des marchés émergents et des marchés développés, ainsi que les produits de base et les obligations non américaines14.

Source : Bloomberg L.P., 8 août 2025, selon les rendements trimestriels du premier trimestre de 1974 au deuxième trimestre de 2025 pour le dollar, l’indice S&P 500, l’indice MSCI Marchés émergents (ME), l’indice MSCI EAEO, l’or et l’indice Bloomberg des produits de base. Selon les rendements trimestriels du deuxième trimestre de 1990 au deuxième trimestre de 2025 pour l’indice Bloomberg Global Aggregate ex-USD (obligations mondiales hors États-Unis), et du deuxième trimestre de 1976 au deuxième trimestre de 2025 pour l’indice Bloomberg US Aggregate (obligations américaines). Le rendement du dollar américain est fondé sur l’indice général réel du dollar américain pondéré en fonction des échanges commerciaux (Real Broad Trade Weighted US Dollar Index). Toutes les données de rendement sont exprimées en dollars américains. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice. Les rendements passés ne sont pas garants des résultats futurs.

Téléphonez à un ami

J’ai demandé à Justin Livengood, gestionnaire de portefeuille principal des stratégies de croissance à petite et à moyenne capitalisation chez Invesco, ce qu’il pensait de la récente reprise des premiers appels publics à l’épargne (PAPE). Voici les grandes lignes de sa réponse :

  • Le nombre de sociétés récemment rencontrées par Justin qui envisagent d’entrer en bourse a dépassé tout ce qu’il a pu observer ces 10 dernières années.
  • Bon nombre de ces opérations sont de taille importante. Il ne s’agit pas seulement de petites capitalisations. Ce sont également des sociétés à moyenne capitalisation.
  • Ce mouvement touche divers secteurs, notamment les services financiers, les technologies de l’information et les soins de santé.
  • Il est également diversifié sur le plan géographique. L’Asie et l’Europe sont probablement aussi concernées que les États-Unis.

Honnêtement, l’enthousiasme de Justin autour de cette « frénésie d’activité » était contagieux.

Sur la route

Heureusement, la tournée mondiale a tendance à ralentir pendant l’été. J’espère seulement que les baristas de l’aéroport de Newark ne me regretteront pas trop. C’est le moment de reprendre mon refrain annuel des Grateful Dead : « L’été est fini, il est venu, il est reparti, oh non ». J’adore citer les Dead. Je déteste dire au revoir à l’été.

  • 1

    Source : US Bureau of Economic Analysis, au 30 juin 2025. Le produit intérieur brut (PIB) nominal des États-Unis s’élevait à 30 300 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre.

  • 2

    Source : US Bureau of Economic Analysis, au 31 décembre 2024. Le produit intérieur brut réel des États-Unis a augmenté en moyenne de 2,7 %, sur trois mois annualisés.

  • 3

    Source : US Bureau of Labor Statistics, 31 décembre 2024. L’indice des prix à la consommation aux États-Unis s’est établi en moyenne à 2,7 % au cours des six derniers mois de l’année. 

  • 4

    Source : Réserve fédérale américaine, 30 juin 2025, selon le pourcentage net des répondants qui resserrent leurs normes de prêts commerciaux et industriels aux grandes et moyennes entreprises américaines.

  • 5

    Source : Bloomberg L.P., au 18 août 2025, d’après l’écart ajusté en fonction des options de l’indice Bloomberg US Corporate High Yield Bond. L’écart au 18 août 2025 était de 282 points de base, à comparer à une moyenne de 487 points de base de 1993 à aujourd’hui.

  • 6

    Source : Bloomberg, au 31 décembre 2024, selon les rendements des sociétés de l’indice S&P 500.

  • 7

    Source : Bloomberg L.P., au 18 août 2025. Au 31 juillet 2025, le rendement depuis le début de l’année des Sept magnifiques — Nvidia, Microsoft, Apple, Amazon, Meta, Alphabet et Tesla — était de 7,53 %, contre 7,38 % pour les 493 autres sociétés de l’indice S&P 500. Au 18 août 2025, il s’établissait respectivement à 10,73 % et 8,83 %.

  • 8

    Source : Bloomberg L.P., au 18 août 2025, selon le pourcentage des actions cotées à la Bourse de New York ayant clôturé au-dessus de leur moyenne mobile sur 200 jours (établi par Bloomberg), qui est de 55,16 %, à comparer à une moyenne de 53,56 % de 1993 à aujourd’hui.

  • 9

    Source : Bloomberg L.P., au 18 août 2025, selon le rendement depuis le début de l’année de l’indice S&P Small Cap 600.

  • 10

    Source : Bloomberg L.P., au 18 août 2025, selon le taux d’inflation neutre des titres du Trésor américain à 3 ans. Un taux d’inflation neutre est une estimation de l’inflation future fondée sur le marché, calculée en comparant le taux d’une obligation d’État standard (nominal) au taux d’une obligation indexée sur l’inflation (TIPS) de la même échéance.

  • 11

    Source : US Bureau of Labor Statistics (BLS) et Automatic Data Processing (ADP), au 31 juillet 2025, selon la corrélation sur une période mobile de six mois entre la variation totale sur un mois des emplois non agricoles publiée par le BLS et la variation mensuelle des emplois nationaux non agricoles du secteur privé publiée par ADP. 

  • 12

    Source : Bloomberg L.P., au 18 août 2025, selon l’indice du dollar américain, qui mesure la valeur du dollar américain par rapport à un panier de devises pondérées en fonction des échanges.

  • 13

    Source : Bloomberg L.P., 18 août 2025, selon l’indice du dollar américain. L’indice du dollar américain se négocie actuellement à plus d’un écart-type au-dessus de sa moyenne à long terme.

  • 14

    Source : Bloomberg L.P., 18 août 2025, selon les rendements trimestriels du premier trimestre de 1974 au deuxième trimestre de 2025 pour le dollar, l’indice S&P 500, l’indice MSCI ME, l’indice MSCI EAEO, l’or et l’indice Bloomberg des produits de base. Selon les rendements trimestriels du deuxième trimestre de 1990 au deuxième trimestre de 2025 pour l’indice Bloomberg Global Aggregate ex-USD (obligations mondiales hors États-Unis), et du deuxième trimestre de 1976 au deuxième trimestre de 2025 pour l’indice Bloomberg US Aggregate (obligations américaines). Le rendement du dollar américain est fondé sur l’indice général réel du dollar américain pondéré en fonction des échanges commerciaux (Real Broad Trade Weighted US Dollar Index). Toutes les données de rendement sont exprimées en dollars américains. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice. Les rendements passés ne sont pas garants des résultats futurs.

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