Marchés et économie

Au-dessus de la mêlée : Le « discours de la bulle » a-t-il été exagéré?

Le savon arc-en-ciel fait des bulles à partir de la souffleuse à bulles et des arbres sont en arrière-plan.

Points importants à retenir

Intelligence artificielle

1

Les sociétés qui investissent dans l’IA sont bien capitalisées et disposent de flux de trésorerie importants et de modèles d’affaires éprouvés.

Environnement de marché

2

Compte tenu de la flambée des investissements dans l’IA et des réductions de taux d’intérêt qui se profilent à l’horizon, le contexte des actifs risqués semble prometteur.

Défaillances relatives aux cartes de crédit

3

Comme l’inflation aux États-Unis a généralement ralenti, le taux de croissance des défaillances relatives aux cartes de crédit a également stagné.

Récemment, l’indice S&P 500 s’est négocié à 6 700 points et le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans, à 4,10 %1. J’ai brièvement envisagé de publier Au-dessus de la mêlée sur-le-champ, ne serait-ce que pour attirer l’attention des adolescents du pays. Six fois sept! Quarante et un!

Si cela n’a aucun sens pour vous, demandez aux plus jeunes membres de votre famille. Ou je peux essayer de l’expliquer, même si mes près de 50 ans sur cette planète pourraient me disqualifier en tant qu’interprète fiable. Voici le secret : Cela fait partie d’une vague d’argot de la génération Alpha qui est intentionnellement absurde ou déroutant. À vrai dire, c’est probablement une transition appropriée dans le récit actuel du marché.

Certains observateurs estiment que cette troisième année consécutive de gains démesurés de l’action américaine est tout aussi incohérente2. Cette perception découle probablement des valorisations élevées3, mais celles-ci n’ont jamais été un bon outil de synchronisation. Essayons donc de réduire la confusion.

L’économie a fait preuve de résilience. La Réserve fédérale d’Atlanta (Fed) estime que la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel se situe entre 3 % et 4 %4. Les bénéfices des sociétés ont été solides5. Les attentes d’inflation sont contenues6. Les taux obligataires ont chuté7. Les prix du pétrole sont inférieurs à 60 $8. Les écarts de taux sont serrés9. Et la Fed semble prête à réduire davantage les taux10. Dans un contexte macroéconomique orienté vers des conditions idéales comme celle-ci, je ne suis pas enclin à me battre contre la Fed.

Téléphonez à un ami

Abordons immédiatement la question de la bulle de l’intelligence artificielle (IA). J’ai communiqué avec Ash Shah, gestionnaire de portefeuille principal de l’équipe de croissance Discovery d’Invesco. Sa réponse :

« Il y a certains échos de bulles technologiques passées sur les marchés d’aujourd’hui, en particulier les opérations de placement circulaires liées à l’IA, où les fournisseurs, les investisseurs et les clients sont interreliés.

Toutefois, il existe des différences importantes qui distinguent ce moment de la fin des années 1990. Les sociétés qui dépensent aujourd’hui pour l’IA sont bien capitalisées, génèrent des flux de trésorerie importants et ont des modèles d’affaires éprouvés11. Les valorisations, bien qu’élevées, ne sont pas aux extrêmes de l’ère de la bulle technologique12. Par exemple, les titres de NVIDIA se négocient à environ 23 x (fois) par rapport au ratio de 80x de Cisco au sommet de la bulle des années 199013. À cette époque, les fibres étaient installées sans scénario d’utilisation clair. Aujourd’hui, la demande semble insatiable, NVIDIA signalant essentiellement qu’elle ne peut pas expédier les puces assez rapidement14.

Nous devons surveiller les risques. Certaines sociétés, par exemple OpenAI, se sont engagées à effectuer des dépenses importantes au cours des prochaines années et comptent sur un accès continu aux marchés financiers pour les soutenir. Si le financement s’épuise, en particulier pour les sociétés de plus en plus interreliées, les valorisations boursières pourraient diminuer considérablement. Jusqu’à présent, les marchés financiers ne montrent que très peu de signes de tension. »

Il peut s’agir d’un biais de confirmation, mais…

… les préoccupations à l’égard des soldes de cartes de crédit et des défaillances pourraient être exagérées. Les taux de défaillance ont été remarquablement stables pendant des années, jusqu’à ce que l’inflation bondisse en 2022. Cette flambée des prix a entraîné des soldes de cartes de crédit sans précédent, ce qui a fait craindre que les consommateurs se surendettent. Toutefois, c’est un peu comme si vous disiez qu’« Avengers : Phase finale »  avait fait plus d’argent que le scénario original « La Guerre des étoiles ». Cela n’est vrai que si l’on ne tient pas compte de l’inflation. En dollars réels, les soldes ont diminué pour la plupart des paliers de risque de crédit, à l’exception notable des emprunteurs les moins bien notés15. Comme on pouvait s’y attendre, comme l’inflation a généralement ralenti16, le taux de croissance des défaillances relatives aux cartes de crédit a également fait du surplace17.

On a dit

« Comme nous l’avons vu pendant la pandémie de COVID-19, les expériences créées en laboratoire peuvent faire des ravages lorsqu’elles échappent à leurs limites. Une fois qu’elles ont été libérées, il est difficile de les réintroduire. Les outils de politique monétaire extraordinaires mis en œuvre après la crise financière de 2008 ont également transformé le régime de politique monétaire de la Réserve fédérale, avec des conséquences imprévisibles. »

– Scott Bessent, secrétaire au Trésor américain

Cette déclaration m’exaspère un peu. J’étais là en 2008, dans un gouffre déflationniste. Les mesures de soutien budgétaire étaient rares, de sorte que la politique monétaire était le seul enjeu. Pendant une décennie, la Fed a eu du mal à faire remonter les attentes d’inflation dans la zone de confort18. Lorsque la Fed a relevé les taux en 2015, le dollar a bondi19 et le marché boursier n’a pas bien géré la situation20.

J’y étais également en 2020, pendant la pandémie, confronté à une autre menace déflationniste. Encore une fois, la Fed a réagi énergiquement. L’inflation a émergé, mais les dépenses budgétaires et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont joué un rôle important. Cinq ans plus tard, nous avons tenu compte des attentes inflationnistes21 et du taux de chômage de 4,3 %22. Ce n’est pas une mince affaire, compte tenu de l’ampleur de ces deux chocs déflationnistes.

Au lieu de critiquer les politiques de l’ancien président de la Fed, Ben Bernanke, je serais plutôt en faveur de la construction d’un monument en son honneur sur le National Mall.

Puisque vous m’avez posé ces questions... (partie 1)

Q. : Croyez-vous à la négociation en fonction de la dévalorisation monétaire?

R. : Tout d’abord, définissons la négociation en fonction de la dévalorisation monétaire. Elle est fondée sur la conviction que les monnaies fiduciaires, en particulier le dollar américain, perdent leur pouvoir d’achat en raison des déficits persistants du gouvernement et de sa politique monétaire énergique. Les investisseurs qui souscrivent à ce point de vue sont en mesure de se protéger contre l’érosion des devises en transférant des capitaux dans des biens durables difficiles à imprimer ou à diluer, comme l’or, le bitcoin et d’autres produits de base.

Personnellement, je ne souscris pas à la négociation en fonction de la dévalorisation monétaire, malgré la récente hausse de l’or et du bitcoin23. En fait, le dollar américain a fait preuve d’une stabilité remarquable et s’est même redressé récemment, après avoir chuté par rapport à des niveaux historiquement élevés plus tôt cette année24. L’appétit pour les titres du Trésor américain a été vif, les taux à 10 ans ayant chuté de près de 80 points de base cette année25, et la demande a été soutenue pour les actions américaines26. Même si des actifs comme l’or et le bitcoin peuvent servir de couverture potentielle au sein d’un portefeuille diversifié, je ne préconiserais pas une pondération importante de ce qu’on appelle la dévalorisation monétaire.

Puisque vous m’avez posé ces questions... (partie 2)

Q. : L’économie américaine serait-elle en récession s’il n’y avait pas une hausse des investissements dans l’IA?

R. : C’est presque comme demander si les Chiefs de Kansas City auraient gagné autant de bagues de championnat sans Patrick Mahomes. Patrick Mahomes est un de leurs joueurs. Mais, sérieusement, la hausse des investissements dans l’IA cache une partie de la faiblesse sous-jacente de l’économie. La croissance des salaires ralentit27, les enquêtes sur le secteur manufacturier ont oscillé entre l’expansion et la contraction28 et l’activité du marché de l’habitation demeure faible29. Il est difficile de prouver une donnée contrefactuelle, mais je soupçonne que, sans le boom de l’IA, les décideurs auraient peut-être déjà pris des mesures plus énergiques pour assouplir les conditions, ce qui pourrait dynamiser le marché de l’habitation et d’autres secteurs sensibles aux taux d’intérêt.

Le fait est que nous avons des investissements dans l’IA qui ont soutenu la croissance globale. Les assouplissements de la politique monétaire semblent se poursuivre. Donc, quelle que soit la façon dont vous tentez de le prouver, le contexte des actifs risqués semble prometteur.

Sur la route

J’ai retenu mes voyages ce mois-ci pour diverses raisons. Mon collègue a pris l’autocar affrété de Pittsburgh à Detroit, à Kansas City, à Omaha, à Baton Rouge et à d’autres endroits en chemin. Je ne nierai pas que j’ai eu peur de rater une occasion, même si j’ai aimé être à la maison pour les dîners en famille. Ma tournée mondiale commence la semaine prochaine. Rassurez-vous, je reviendrai avec mes notes de voyage.

Profitez de l’automne. Alors que Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Louis Armstrong, Frank Sinatra et de nombreux autres ont chanté : « Autumn in New York, it lifts you up. » Je suis tout à fait d’accord.

  • 1

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025. Le 8 octobre 2025, le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans s’est négocié à 4,10 %, avant de clôturer à 4,11 %. L’indice S&P 500 a clôturé à 6 753.

  • 2

    Source : Bloomberg L.P., 15 octobre 2025, selon les rendements de l’indice S&P 500 de 26,26 % en 2023, de 25,00 % en 2024 et de 14,10 % du début de l’année jusqu’au 14 octobre 2025.

  • 3

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon le ratio cours/bénéfice de l’indice S&P 500.

  • 4

    Source : Réserve fédérale d’Atlanta, selon le modèle de prévision du PIB GDPNow de la Fed d’Atlanta.

    GDPNow est un modèle de prévision immédiate, créé par la Réserve fédérale d’Atlanta, qui prévoit la croissance du PIB réel en regroupant 13 composantes du PIB au moyen de la méthode de pondération en chaîne utilisée par le US Bureau of Economic Analysis.

  • 5

    Source : Bloomberg L.P., 30 juin 2025, selon les bénéfices des sociétés de l’indice S&P 500 au deuxième trimestre.

  • 6

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon le taux d’inflation neutre des titres du Trésor américain à 3 ans. Un taux d’inflation neutre est une estimation de l’inflation future fondée sur le marché, calculée en comparant le taux d’une obligation d’État standard (nominal) au taux d’une obligation du Trésor indexée sur l’inflation (TIPS) de la même échéance.

  • 7

    Source : Bloomberg L.P., 15 octobre 2025, selon le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans, qui a atteint un sommet de 4,79 % le 14 janvier 2025 et a clôturé à 4,03 % le 14 octobre 2025.

  • 8

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon le West Texas Intermediate Crude Oil Domestic Sweet.

  • 9

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon l’écart entre l’indice Bloomberg US Corporate Bond et le rendement des bons du Trésor américain à 3 mois.

  • 10

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon le taux implicite des contrats à terme sur fonds fédéraux, soit la différence entre le taux au comptant et le taux des contrats à terme, qui est un taux d’intérêt qui peut être calculé pour tout titre visé par un contrat à terme.

  • 11

    Onze commentaires portent sur des sociétés comme Microsoft, Alphabet et Meta. La mention d’un titre en particulier ne doit pas être interprétée comme un conseil de placement.

  • 12

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon le ratio cours/bénéfice.

  • 13

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025.

  • 14

    Source : CNBC, « Nvidia shares rise after CEO Huang says AI computing demand is up substantially », 8 octobre 2025.

  • 15

    Source : TransUnion Credit Card Industry Insights Report, 2025.

  • 16

    Source : US Bureau of Economic Analysis, 31 août 2025, selon la variation en pourcentage sur un an des dépenses personnelles de consommation de base. Les dépenses personnelles de consommation (DPC), ou l’indice DPC, mesurent la variation des prix des biens et services de consommation. Les dépenses incluses dans l’indice sont les dépenses réelles des ménages américains. L’indice DPC de base exclut les prix des aliments et de l’énergie.

  • 17

    Source : Réserve fédérale américaine, 30 septembre 2025, selon le pourcentage de prêts sur carte de crédit de banques commerciales en défaut de paiement.

  • 18

    Source : US Bureau of Economic Analysis, 31 août 2025, selon la variation en pourcentage sur un an des dépenses personnelles de consommation de base.

  • 19

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon l’indice du dollar américain, qui mesure la valeur du dollar américain par rapport à un panier de devises pondérées en fonction des échanges. Le dollar américain a progressé de 28 % entre le milieu de 2014 et la fin de 2016.

  • 20

    Source : Bloomberg L.P., 15 octobre 2025, selon la baisse de 13,31 % entre son sommet et son creux à l’automne 2015 à la suite de la hausse des taux par la Fed en 2015.

  • 21

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon le taux d’inflation neutre des titres du Trésor américain à 3 ans. Un taux d’inflation neutre est une estimation de l’inflation future fondée sur le marché, calculée en comparant le taux d’une obligation d’État standard (nominal) au taux d’une obligation du Trésor indexée sur l’inflation (TIPS) de la même échéance.

  • 22

    Source : US Bureau of Labor Statistics, au 31 août 2025.

  • 23

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025. Depuis le début de l’année, le prix au comptant de l’or a augmenté de 59,93 % et le bitcoin, de 17,21 %.

  • 24

    Source : Bloomberg L.P., au 15 octobre 2025, selon l’indice du dollar américain, qui mesure la valeur du dollar américain par rapport à un panier de devises pondérées en fonction des échanges. Le dollar américain a reculé de 11,99 % par rapport à son sommet de 2025 du 13 janvier 2025 pour atteindre son creux de 2025 le 2 juillet 2025. Depuis le creux de 2025, le dollar américain a progressé de 2,11 %.

  • 25

    Source : Bloomberg L.P., 15 octobre 2025, selon le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans, qui a atteint un sommet de 4,79 % le 14 janvier 2025 et a clôturé à 4,03 % le 14 octobre 2025.

  • 26

    Source : Bloomberg L.P., au 14 octobre 2025, selon le rendement depuis le début de l’année de 14,10 % de l’indice S&P 500.

  • 27

    Source : US Bureau of Labor Statistics, au 31 août 2025, selon les emplois non agricoles.

  • 28

    Source : Institute for Supply Management, 30 septembre 2025, basé sur l’indice du secteur manufacturier de l’ISM, qui est fondé sur les enquêtes de l’Institute of Supply Management auprès de sociétés manufacturières aux États-Unis, qui suit l’emploi, la production, les stocks, les nouvelles commandes et les livraisons des fournisseurs.

  • 29

    Source : US Census Bureau, 31 août 2025, selon les données sur les nouvelles mises en chantier privées américaines par structure.

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