Intégration du revenu d’une entreprise exploitée activement au moyen de dividendes canadiens
Pour intégrer le revenu qui transite de la société à l’actionnaire, les dividendes canadiens versés sont d’abord majorés, puis assujettis à l’impôt et font ensuite l’objet d’une demande de crédit d’impôt pour dividendes au niveau individuel. Ce mécanisme vise à intégrer le revenu par l’intermédiaire de la personne morale afin d’atteindre la parité fiscale. Le montant réel de la majoration et du crédit d’impôt dépendra du fait que le dividende versé soit déterminé ou non (aussi appelé « dividendes autres que les dividendes déterminés).
Une société privée pourrait voir une partie de son revenu d’entreprise exploitée activement (REEA) imposée au taux d’imposition des petites entreprises et une autre partie imposée au taux général d’imposition des sociétés. En théorie, les dividendes déterminés sont versés par la société sur un revenu qui n’a pas profité de la déduction accordée aux petites entreprises (DPE). Autrement dit, ils sont versés sur le REEA de la société qui est imposé au taux général d’imposition des sociétés. Les dividendes déterminés sont majorés de 38 % et donnent droit à un taux de crédit d’impôt plus élevé (15,02 % des dividendes déterminés majorés). À l’inverse, les dividendes non déterminés sont ceux versés sur les bénéfices non répartis de la société qui a profité des taux d’imposition préférentiels des petites entreprises (REEA admissible à la DPE). Les dividendes non déterminés sont majorés de 15 % et sont assujettis à un taux de crédit d’impôt plus faible (9,03 % des dividendes non déterminés majorés).
Le revenu de placement passif (revenu généré par le placement de bénéfices non répartis) est imposé à des taux plus élevés qui comprennent un élément constitutif de l’impôt remboursable, dont il sera question plus loin.
Imposition du revenu d’une entreprise exploitée activement – l’avantage du report d’impôt
Pour encourager le développement des petites entreprises par le réinvestissement des bénéfices au Canada, les gouvernements fédéral et provinciaux offrent un taux d’imposition réduit sur le revenu d’entreprise généré par une petite société privée. Ce taux d’imposition des sociétés réduit est rendu possible par la DPE, qui se situe à 19 % (au niveau fédéral) pour 2025. Le taux d’imposition général fédéral des sociétés est de 38 %, soit une réduction de 10 % pour permettre aux provinces d’appliquer leurs propres taux d’imposition des sociétés si elles le souhaitent. La DPE de 19 % est ensuite appliquée, ce qui donne un taux fédéral net de 9 % sur la première tranche de 500 000 $ de REEA. La plupart des provinces utilisent également ce plafond de 500 000 $, à l’exception de la Saskatchewan et de l’Î.-P.-É. (600 000 $) ainsi que de la Nouvelle-Écosse (700 000 $ à compter du 1er avril 2025). Pour mettre les choses en perspective, voici les taux d’imposition fédéraux et provinciaux combinés pour le REEA admissible à la DPE partout au Canada, ainsi que les taux d’imposition des particuliers comparatifs.
Le taux réduit pour le REEA a un effet de report lorsque le revenu d’entreprise est gagné par une société et conservé dans l’entreprise. Le tableau A présente l’avantage de report lié à l’utilisation d’une société plutôt qu’un particulier se situant dans la tranche d’imposition la plus élevée et qui exploite l’entreprise en tant qu’entreprise individuelle.